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Zin'o'script, blog et revue de l'association Ecri'service
23 mars 2020

La vie et le déclin de Lujuria

La vie et le déclin de Lujuria

Lujuria était une belle jeune fille de 16 ans. Ses yeux bleus étaient limpides comme l'eau d'un atoll, ses cheveux blonds tombaient en cascade sur ses reins. Elle aimait la vie, la fête et surtout elle aimait séduire et être séduite. Tous les hommes du village lui tournaient autour. Ses parents sentirent le danger, il fallait lui trouver rapidement un mari avant qu'elle ne revienne avec un môme dans le tiroir. Aucun homme ne voudrait d'une fille-mère, si attirante soit-elle, et de son bâtard.

Lujuria avait déjà essayé plusieurs fois la « chose » avec Hermosito un gars du village, mais elle n'avait pas ressenti cette extase qu'on décrivait dans les livres, livres qu'elle cachait dans un endroit secret. Le gars était trop jeune et ne connaissait sûrement rien à l'affaire. Il lui fallait un homme, un vrai. Le boulanger par exemple lui plaisait bien, mais sa femme ne le lâchait pas d'une semelle lorsque Lujuria venait achetait le pain. Tout le monde disait de la boulangère qu'elle menait son mari à la baguette !

Le notaire du village, Hephasito, âgé d'une quarantaine d'année, veuf et sans enfant, aimait bien Lujuria. Il la rencontrait souvent au marché, il la trouvait délicieuse, appétissante, surtout lorsqu'elle remuait ses fesses en le regardant droit dans les yeux. Le soir lorsqu'il se retrouvait seul dans son lit il pensait à elle, si vivante… Lujuria le trouvait sympathique, mais un peu trop vieux. Ses parents, eux, lui trouvait une qualité  de taille: il était riche.

Malgré les réticences de Lujuria, l'affaire fut rondement menée. En y réfléchissant bien, Lujuria se disait qu'elle allait être libre, elle saurait enjôler le notaire et il lui mangerait rapidement dans la main. Restait à faire la « chose » avec celui qui allait devenir son mari ! Bien que cette pensée ne l’enchantait pas vraiment,  elle espérait qu'il lui fasse découvrir des contrées qu'elle n'avait pas encore explorées. Au pire, elle n'aurait qu'à penser à ses futurs amants ! 

Elle ne trouva pas non plus l'extase avec son mari, trop empressé, trop rapide. Rien qui ne la fasse décoller ! Elle avait besoin de beaucoup plus, son intérieur ne cessait de la brûler, Elle  jeta alors son dévolu sur le livreur de pizza, Aresito. Beau comme un Dieu grec, des épaules carrées, un corps d'athlète, et le reste qui la faisait mourir de plaisir. Mais Aresito partit un beau matin sans crier gare, en lui laissant tout de même un drôle de cadeau : un enfant. Elle donna naissance à une fille Harmonia. Hephasito n'était pas dupe, mais après tout, il avait tellement rêvé d'avoir des enfants. Ce ne fut pas le dernier !

Hephasito espérait qu'avec la naissance de sa fille, Lujuria se calmerait. Hélas, ce fut pire qu'avant. Il lui fallait des hommes, de la chair, de la virilité, en un mot du sexe. Il y eut entre autre Boutesito, Posidonio, et la liste fut longue. D'autres enfants vinrent agrandir la famille et Hephasito était au bord de l'épuisement. Sa femme ne s'occupait qu'à organiser des sorties pour chasser le mâle ! Il avait même dû prendre à son service une jeune femme qui restait à demeure pour gérer la maison, la famille, des choses que Lujuria n'avait jamais faites et ne ferait probablement jamais,

Un soir que  Lujuria s'apprêtait à sortir, habillée et maquillée comme une catin, son mari lui barra le passage :

  • Où vas-tu traîner encore, lui demanda-t-il ?

  • J'ai besoin d'air, j'étouffe ici, lui répondit-elle d'un air effronté.

  • Je t'interdis de sortir, cria-t-il !

  • Tu n'as rien à m'interdire, je te déteste, et d'ailleurs je ne t'ai jamais aimé.

Héphasito, dans un accès de colère, la gifla. Lujuria se précipita vers lui, mais il fit un écart et elle dévala les escaliers la tête la première. Le verdict des médecins fut sans appel : Lujuria resterait tétraplégique.

Après de longs mois d'hospitalisation et de rééducation, Lujuria regagna le domicile conjugal mais désormais condamnée à vivre sur un fauteuil roulant, et surtout à la merci de son mari et de la domestique qui avait apparemment pris du galon pendant sa longue absence.

Hephasito s'approcha d'elle et lui dit :

  • Te voilà bien avancée maintenant, fini la chasse à l'homme, te voilà clouée dans un fauteuil, c'est ta punition. Tu n'es plus rien qu'un corps sans vie.

Les yeux de Lujuria étaient comme des éclairs, remplis de haine et de rage.

Marcal_Marie Carmen

Marcal





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