BIG BANG

Quelque part dans l’univers …

 Imprudencia se faufila dans le bureau de son père malgré l’interdiction formelle de celui-ci d’y pénétrer. C’était trop tentant. Elle adorait désobéir. Après tout ce n’était pas de sa faute s’il avait oublié de fermer à clé ! Elle s’assit devant l’écran géant, et effleura avec une certaine malice les boutons de toutes les couleurs. Pourquoi pas le jaune pensa-t-elle ? Elle appuya. Ce qu’elle vit la fit frémir de bonheur. Des éclairs fendaient le ciel, des étoiles éclataient en mille morceaux, des tourbillons de comètes venaient cogner la vitre du vaisseau. Elle tapait dans ses mains au moment où son père, très en colère, pénétra dans la pièce :

 -          Qu’as-tu encore fait comme bêtise ? Tu sais que cette pièce est mon atelier, et que tu n’as pas le droit d’y entrer ! C’est moi et moi seul qui dirige, qui commande. N’as-tu rien de mieux à faire ?

-          Je m’ennuie père, dit-elle d’une voix douce.

-          Tu t’ennuies ? Mais fais comme tes sœurs, du crochet chez Ariane !

-          Du crochet chez Ariane ? Jamais ! De toute façon ses fils ne sont pas de bonne qualité, ils s’emmêlent, et puis je n’aime pas leurs conversations de filles. Moi, je veux faire comme toi.

-          C’est un travail d’homme.

-          Je ne suis pas comme mes sœurs,  il n’y a que moi qui puisse te seconder !

-          Ote-toi cette  idée de la tête ! D’ailleurs je vais te trouver un mari, Je l’ai déjà choisi. Ainsi tu seras occupée. Je ne veux plus que tu rôdes par ici. Vas dans ta chambre.

-          Père, je t’en prie, je t’obéirais mais je ne veux pas de mari …

-          Golan fera l’affaire, de plus j’ai une grande confiance en lui.

-          Golan ? Cria Imprudencia,  mais il est vieux et laid !

-          Il  n’a qu’une dizaine d’années  de plus que toi et ma décision est prise, maintenant sors d’ici !

Imprudencia se dirigea lentement vers la porte. Son cœur battait à tout rompre. Un mari, ce n’était pas possible ! Ce Golan, aucune femme n’en avait voulu ! Son père l’avait trahi, il ne l’aimait plus ! Elle ne voulait pas devenir comme ses sœurs esclaves d’un mari, non, elle voulait commander, se battre comme les guerriers, surtout pas s’occuper d’un ménage avec un mari horrible. Elle sentait une rage montait en elle. Alors elle se précipita vers le bureau de son père, et avant que celui-ci ne fasse un geste, elle appuya sur le bouton vert en criant BIG BANG !