Quelle plaie le printemps !
Le premier texte que Glade 3.5 a posté sur ce blog fut un véritable succès. On peut même dire qu'à ce jour, il détient le record de visites. Rappelez-vous : c'était en mars 2015, le texte en question s'intitulait "Recette des dimanches des délices pour mamans débordées" et il était illustré par Lalyla. Depuis lors, plus de nouvelles de Glade ! On pensait que, forte d'un tel succès, elle en profiterait pour se lancer dans une publication intensive. Mais non. Humble et discrète, Glade a poursuivi son petit bonhomme de chemin sans faire parler d'elle. Comme tous les autres contributeurs du blog, elle a sagement participé à la préparation du second numéro de la revue Zin'o'script.
Sur les instances de Léccie et Sri Nath, qui ne cessaient de la pousser à revenir sur le devant de la scène, Glade a néanmoins fini par accepter d'écrire un texte entièrement inédit pour le blog. Le voici le voilou en exclusivité ! Le ton est encore plus grinçant, moqueur et hilarant que dans sa fameuse "Recette des dimanches...". Mais attention : il ne faut pas prendre pour argent comptant ce qui est écrit ! Glade n'est pas du tout comme l'ignoble personnage qui s'exprime dans son texte. Ce n'est là que pure ironie. Du moins, on l'espère...
LN, la fidèle LN, est là elle aussi. Elle nous propose une magnifique sélection de photos de son cru, qui met joliment en valeur cette seconde production. Pour nous le résultat est un nouveau succès, et qu'importe ce qu'en diront les statistiques !
QUELLE PLAIE LE PRINTEMPS !
Quelle plaie le printemps et le retour des nuisibles ! Les oiseaux qui vous chient sur les pare-brises, les moustiques-tigres qui vous filent le chikungunya et cette vacherie de pollen qui vous pique les yeux et vous gratte la gorge. Fière de toi, t’as déjà fait ton traditionnel ménage de printemps. Maintenant tu ne retrouves plus ta boîte de mouchoirs et t’as la goutte au nez. Mais le plus terrible, c’est le retour des sportifs saisonniers, ceux qu’on voit apparaître au retour des « beaux jours » et disparaître à l’automne. Peut-être bien qu’ils hibernent l’hiver ?
Par exemple, hier matin je prenais tranquillement mon petit déjeuner à la terrasse d’un café, j’adore débuter la journée par quelques viennoiseries, croissants au beurre, pains aux raisins, pains au chocolat, chaussons au chocolat, choux, chouquettes, brioches aux amandes, quand je vois passer un troupeau de patineurs sur rollers. Ils m’ont complètement coupé l’appétit avec leurs tenues moulantes et leurs protections multiples. On se croirait chez les Tortues Ninjas mais le côté fun de la pizza en moins ! Et puis soyons logiques, si on considère que la gravitation attire plus sûrement ce qui est lourd, ils devraient surtout porter des protections à l’arrière-train !
Tiens et en parlant de pare-chocs, sur la route pour aller travailler, je tombe sur un lâcher de cyclistes, de ceux qui envahissent les routes au moindre rayon de soleil et qui croient avoir la priorité sur les voitures parce qu’ils sont lents. Quand ils ont mis en place le permis à point j’ai cru que c’était pour eux : un cycliste renversé = 1 point, un groupe de cyclistes = 10 points, pour chaque cycliste de plus de 65 ans des points de retraite bonus en plus ! Et tu les vois pédaler tête baissée pour fendre l’air, mais ces danseuses-là ne deviendront jamais des chevaux de course.
Alors à midi, je me régale ! Pour me détendre les nerfs, je m’installe devant une salle de sport et je regarde les stars de la gonflette s’admirer pousser de la fonte. Et ça sue, et ça pue et ça s’embrasse les biceps, ça sent aussi bon que dans une pub pour Fébrèze. J’observe ces espèces de gros gorilles en cage en dégustant mon pain bagnat. La mayo coule sur mon menton et je bois mon soda en faisant bouger mes cheveux de droite et de gauche, totalement ivre de liberté.
Enfin le soir en attendant dans les bouchons, je vois ces espèces de lévriers en short se fatiguer à faire des allers-retours le long des rives du Lez, alors qu’avec le tram on peut aller partout maintenant ! Bon ok, je ne suis pas bête non plus, je sais bien que les sportifs saisonniers ont un objectif et des délais très courts : il faut être prêts pour la grande parade de l’été, pour défiler sur les rives de Palavas et s’exhiber aux Aresquiers.
J’avoue que j’ai moi aussi essayé de me mettre au sport : une fois j’ai accompagné une amie à une après-midi zumba. Si vous ne savez pas ce que c’est la zumba, c’est une espèce de gymnastique musicale et bon déjà, il faut garder le sourire. Pour moi je crois que c’est ce qui a été le plus dur. Parce qu’au bout d’une demi-heure à sauter sur place comme un lapin dégénéré qui se serrait perdu dans une boîte de sardine, ben le sourire au mieux tu l’as jaune, ou bien alors tu fais une grosse grimace entre deux râles, qui laisse apparaître ta nouvelle couronne grise sur la molaire du fond.
En tout cas, moi je n’ai pas compris comment être sexy en soufflant comme un bœuf, le visage rouge grenat et la langue qui pend. Alors cette année j’ai pris les choses en main, j’ai investi : je me suis achetée un maillot new generation. Il s’appelle le maillot de bain Photoshop, parce qu’il efface les bourrelets et les poignées d’amour. Arrivée chez moi je l’ai essayé et mon homme m’a dit que je ressemblais à une sirène : mi femme, mi-thon.
Ah vous pouvez rire ! Mais si je fais le sacrifice de porter une bouée à l’année moi, ce n’est pas par plaisir, c’est par prévention ! Je rappellerais juste les célèbres paroles des Négresses vertes : « Tous ces noyés, la mer quelle saloperie » !