La danseuse
Voici un second texte basé sur les peintres de la Grande Guerre et répondant à la consigne "imaginer que le peintre n'aurait pas été peintre mais écrivain : qu'aurait-il écrit ?"
Cette fois, c'est Marcal qui s'y colle avec cette composition inspirée du tableau "Mer = Danseuse" de Gino Severini, réalisé entre 1913 et 1914. Marcal en a retenu le mouvement et les couleurs. La légèreté, la fugacité et l'innocence du texte ne font que renforcer la gravité des évènements historiques auxquels il fait référence.
La danseuse de Marcal, inspirée de celle de Severini, apparaît comme un papillon fragile, autant lueur d'espoir que symbole d'éphémérité dans la violence de l'Histoire. C'est cette idée que Lakoo a repris dans sa ravissante illustration du texte. La danseuse est une fée, un papillon en équilibre, une calligraphie colorée, voire une esquisse...
Beaucoup de grâce et de délicatesse en somme.
LA DANSEUSE
Elle arrive à tout petits pas sur la pointe de ses chaussons roses. Une musique de Tchaïkovsky l’accompagne.
Son costume est très coloré, le corsage est rouge, le jaune domine sur la jupe faite de plusieurs volants allant du jaune pâle au jaune plus soutenu. Un diadème est posé sur ses cheveux relevés en chignon, il brille de mille reflets bleutés.
Ses petits sauts, ses entrechats, font soulever avec élégance sa jupe. Elle est belle, gracieuse, elle ressemble à un papillon qui hésiterait à s’envoler.
Elle tourne, tourne à toute vitesse et tout à coup une explosion de couleurs sublime la scène. Elle s’éloigne sous les applaudissements, à petits pas.
Moments magiques dans cette période trouble.