Présentation de Marabout

MON AVATAR EST UN MARABOUT !

Bonjour les gars, bonjour les filles ! Ben quoi ! Ne faites pas cette tête ! Je ne vais pas vous mordre : je n'ai pas de dents ! Oui, je sais, ce n'est pas facile de vous faire un bisou ! Mais avec ce bec très performant, très perforant, je peux vous jouer un air de Carmen, celui des castagnettes. Car, pour moi, voyez vous, claquer du bec n'est pas signe de grand froid comme lorsque vous claquez des dents. Non, claquer du bec, c'est anticiper, c'est partager un grand bonheur....

Mais avant un éventuel concert, je dois me présenter : Marabout Deficel, votre serviteur ! J'ai l'impression que ce nom vous dit quelque chose... quoi, ma réputation aurait déjà traversé le continent Africain ? À moins que quelqu'un d'autre porte le même nom ? Un usurpateur ? Un collègue ? Un cousin ? Un voyageur, sans doute !

Pourtant, malgré nos grandes ailes et notre savoir faire avec les courants d'air chaud, nous ne franchissons pas vraiment les frontières du grand continent. Nous préférons tourner en rond, observer, rêver, guetter, repérer... quelques fois, une envie de nouveaux décors nous secoue : " Demain, à l'aube, je partirai... je partirai... peut-être ! "

Non, ce n'est pas facile de s'improviser explorateur solitaire, de quitter sa bande solidaire, de se faire accepter ailleurs. J'entends souvent "Qui c'est celui-là, il n'est pas comme nous celui-là, qu'est ce qu'il veut celui-là, etc., etc." C'est vrai que, sur terre, j'ai l'air emprunté, renfermé, figé et mes pattes semblent me servir de racines...! En fait, j'observe, et, sous mon crâne chauve, mes neurones s'activent. Cela se remarque facilement : mes sourcils froncent, mon regard se fixe et le haut de mon crâne se teinte en rose fushia. C'est le moment où certains viennent me demander quelques conseils car ils croient que je perçois des vibrations qui leur sont inconnues. Alors, j'essaie de leur parler sans les blesser mais il arrive, parfois, qu'emporté dans mes visions, je leur donne quelques coups de bec involontaires. Quelques fois, je leur picore le ventre ou les pieds, juste pour les réveiller, les faire bouger, leur faire sentir qu'ils sont vivants... mais tous n'apprécient pas ou ne veulent pas le comprendre....

Alors, dès que la brise est favorable, je déploie mes grandes ailes pour soulever mon grand corps bizarre et lourd, je rejoins les esprits qui flottent, bien au-dessus des arbres. Là, dans le silence du vent qui glisse sur mes ailes, j'attends que la mort survienne, la mort qui me fera vivre. Oui, de cadavres, je me nourris. Pas seulement de leur chair, mais aussi de leur expérience, de leur sagesse, de leur force passée.

Il m'arrive aussi d'avaler des couleuvres mais ce n'est pas mon mets préféré car je les digère mal. Est-ce pour cela que mes relations avec les humains sont difficiles ou plutôt inexistantes ? On nous regarde de travers, comme des condamnés ! Pourquoi n'offre-t-on jamais un petit marabout aux enfants, à Noël ? Tout le monde raffole des oursons et les petits d'homme en ont dès leur plus jeune âge. Pourtant, les ours sont bien plus dangereux que nous pour l'homme et ils tuent plus que nous... mais les hommes sont sensibles aux apparences, c'est peut être cela qui nous distinguent le plus, qui les empêchent de vraiment nous apprécier. Heureusement, certains hommes d'esprit ont appris à nous connaître et parfois nous imitent. Quand j'ai le cafard, quand je vois, du ciel, comment la terre évolue, alors je pense à eux et me dit que peut-être, avec de la patience, peut être cela ira mieux... j'attends, j'attends et tourne encore en rond... !

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Dessin de l'avatar : Richelieu