La fille du cordonnier
- Dis mamie raconte-moi une histoire...
« La fille du cordonnier
Jadis, dans un petit hameau situé en Sicile vivait un cordonnier.
Sa vie était triste.
Il était veuf et seul pour élever ses cinq enfants.
Son métier n'arrivait pas à subvenir aux besoins de sa famille.
Les aînés avaient été placés chez des gens riches pour travailler, excepté la petite dernière qui était âgée de huit ans et qui se prénommait Vincenza.
Celle-ci souffrait en silence d'être orpheline de maman et séparée de ses sœurs et ses frères.
Elle était douce et charitable et s'occupait des tâches ménagères avant de se rendre à l'école.
Sa plus proche voisine l'aimait beaucoup, elle lui apprenait la cuisine, le tricot, et coudre à la main.
Sa grande sœur venait de temps en temps leur rendre visite.
Sa patronne avait rempli une valise de vêtements que ses filles ne mettaient plus.
A l'école, Vincenza était le souffre douleur de la fille du Maire qui était jalouse de sa beauté et de son intelligence.
Adroite et créative, Vincenza travaillait des soirées entières pour transformer les robes données à sa taille.
Et elle y ajoutait des accessoires très mode venus de la ville. Sa soeur lui avait fait une coupe de cheveux très jeune et très en vogue et son papa lui avait confectionné de belles chaussures.
Les vacances terminées, Vincenza reprit le chemin de l'école. Elle se savait jolie et une grande satisfaction lui avait rempli son cœur.
Un peu d’Orgueil pensa-t-elle.
Soudain, dans la cour de l'école, surgit la fille unique du maire.
-Pffff...., regardez-la, elle porte de vieux vêtements d'enfants riches. Elle pense être mon égale ... Savez-vous que sa maman est morte à cause de la pauvreté du cordonnier, c'est mon père qui le disait à ses amis. Je suis la fille du Maire et je me dois d’être plus belle et plus intelligente que vous toutes. A mon passage, les habitants du village me saluent en se courbant... Toi Vincenza, tu n’auras jamais ni ma richesse ni ma vie criait-elle en pleurant et en rageant de méchanceté. Parfaite illustration d'une petite fille orgueilleuse. Je te déteste lui souffla-t-elle et elle partit.
La maîtresse, interpellée par cette scène, expliqua à ses élèves que l'orgueil est un péché capital, la personne atteinte de ce défaut a le sentiment d'être la plus importante de son village. La plus méritante, la plus belle, la plus riche, celle qui connaît tout, comme votre camarade.
- Vincenza, toutes mes félicitations pour cette belle réalisation. »
- Vois-tu mon bonhomme, il te faut rester comme tu es. La réussite, l'intelligence, la beauté peuvent être partagés à plusieurs. Cette petite fille Vincenza est ton arrière grand mère "mémé" ma maman. Elle est âgée de 93 ans et son enfance a été très difficile. »
Farinette